Moloko Velocet
Pour situer un peu la chronologie de Moloko Velocet… À quand remonte ton voyage, Adrien ?
Adrien : Mon voyage, c’était pendant l’été 2008. Le groupe a été créé en octobre 2008, et le premier concert était en février 2009.
Aurélien : À la Chimère.
Vous étiez cinq à l’époque : ça devait être très différent sans Raphaël…
Aurélien : Mary était au clavier. Au niveau instrumental, c’était beaucoup moins riche. Le rôle des guitares n’était absolument pas défini.
Adrien : C’est le groupe Cotton Club qui nous a un peu mis le pied à l’étrier. Ils nous ont dit qu’ils avaient une date dans deux mois, et ils nous ont proposé de jouer avec eux. Là, tout s’est activé. On s’est mis à répéter de façon régulière pour préparer le concert à la Chimère.
Aurélien : D’un côté, on avait de la matière avec les morceaux qu’Adrien avait enregistré en démo de son côté. Et d’un autre côté, le groupe s’était formé peu à peu, et il n’avait pas encore trouvé sa manière de bosser…
Adrien : Il a fallu la trouver rapidement. Le concert à la Chimère nous a permis de fixer une échéance.
Ca s’est bien passé ?
Adrien : Ca s’est plutôt bien passé.
Aurélien : On n’a pas joué très longtemps.
Adrien : Six chansons.
Et vous avez enregistré un EP…
Adrien : Voilà. Et là, c’est encore un nouveau mode de fonctionnement qu’il a fallu trouver. C’était vraiment bizarre, aucun de nous n’avait déjà fait ça. On avait un local qui nous était prêté à la Malterie. Mais à l’époque c’était le local où tout le monde répétait : les White Loose Woman, le Green Vaughan, Curry And Coco… Donc la condition pour qu’on puisse investir le local et y enregistrer, c’était qu’on y aille la nuit. Du coup, on enregistrait de 21h à 7h du matin.
Aurélien : Je me souviens d’une fois où on est allé dormir chez Arturo. On a pris le métro, il devait être huit heures du mat’, les gens partaient bosser, on a pris des journaux gratuits dans le métro. Le soir, on a repris le métro vers la Malterie, et c’était toujours les mêmes journaux ! C’était vraiment trop étrange.
Adrien : On ne comprenait plus rien. On était complètement décalé. Ca a été une semaine vachement intense.
Mary : Ca puait beaucoup.
Ca puait l’homme ?
Mary : Oh, c’était horrible ! (rires)
Aurélien : À la fin, on n’en pouvait vraiment plus.
Adrien : On était au bout du rouleau. Il était temps ! À partir de là, on avait tout en boîte (six titres). Pratiquement dans la foulée, Raphaël a rejoint le groupe. Du coup, on a un peu repensé toute la production, on a refait du mixage, on a rajouté les parties de Raph, on a refait des voix, des guitares…
C’est un hasard que Raph soit arrivé dans le groupe à la fin de cette semaine d’enregistrement ?
Aurélien : Oui, oui, c’est un hasard !
Comment est-ce que vous avez sorti l’EP ?
Adrien : Au départ, on ne savait pas trop comment on allait le sortir. On a envoyé les premières versions à droite et à gauche, et c’est comme ça qu’on a trouvé ce label en Écosse… Puisque le label était intéressé, ça nous a motivé pour bien refaire la production.
Aurélien : Ca n’est pas une structure chiante. Ils nous ont envoyé les CDs…
Adrien : … on n’a rien déboursé.
Aurélien : Ce qu’ils vendent, c’est pour eux ; ce qu’on vend, c’est pour nous. Bon, ce n’est pas Discograph ! Mais ce qui est important, c’est surtout d’avoir un beau support pour démarcher.
Adrien : Et à côté de ça, on a eu une bonne diffusion. On a vendu des CDs aux États-Unis, au Japon, en Australie. C’est super !