Moloko Velocet


La genèse d’un morceau…

Adrien : On pourrait parler de « Blind Horse ». C’est une chanson assez intéressante, je trouve.

Aurélien : Le titre devait changer…

Adrien : Oui, on trouve que le titre est vraiment pourri. Il faut en trouver un nouveau !

Aurélien : Bon, comment est-ce que tu as commencé la morceau ?

Adrien : J’ai commencé le morceau dans ma chambre, en calbut.

(rires)

Adrien : Je venais d’avoir une nouvelle guitare, j’étais content. Une Eko Dragon 1967. J’en suis très fier !

Ca a commencé par un riff ?

Adrien : Ouais, un riff. On s’est retrouvé une après-midi avec Pierre, on est parti de ce riff, et on a essayé de trouver des trucs.

Pierre : J’ai trouvé une mélodie lead. Et puis après, il y a eu ce moment où tu as trouvé cette fameuse mélodie un peu orientale, qui a fait virer la chanson…

Adrien : Oui, ça c’était bien après. D’abord, on a commencé à jouer la chanson ici (chez Raph), en répét’. On a fait tourner les accords. Je n’ai donné aucune instruction particulière aux autres.

Pierre : Quand on disait que chacun apportait sa touche… C’est vraiment sur ce morceau que ça s’est mis en oeuvre.

Aurélien : C’est pas sur ce morceau que le batteur a trouvé un solo de guitare ?

(rires)

Adrien : Alors oui, le batteur a trouvé un solo de guitare, mais avant ça il y a eu autre chose : Arturo a créé une partie rythmique reggae pour la chanson. C’était pas du tout ce que j’imaginais, et pourtant on a tous trouvé ça excellent. Ca a donné une nouvelle dimension…

Aurélien : Ca en a fait un morceau plus catchy, plus pop

Plus enlevé ?

Aurélien : Tu pourrais écrire dans Rock & Folk !

Adrien : Plus enlevé, oui.

Aurélien : Le tube MTV potentiel auquel on aspirait depuis tant d’années !

(rires)

Pour ce qui est du chant… ?

Adrien : Quand je trouve un riff, je trouve aussi une mélodie de chant.

Dès le départ, en caleçon dans ta chambre ?

Adrien : Ouais ! Mais quand le morceau a pris sa forme finale, il n’avait plus rien à voir avec ce que j’imaginais dans ma chambre trois semaines avant. C’est aussi ça qui est intéressant. D’ailleurs, pour ce morceau j’avais fait une démo…

Aurélien : Ah ?! Je crois que je ne l’ai jamais écoutée.

Adrien : C’est super noise… Ca n’a rien à voir !

Donc il faut avoir un ego un peu flexible pour laisser le morceau dévier de l’idée originale ?

Adrien : Non, il faut surtout être curieux, et aimer écouter ce qu’on fait tous ensemble. On se fait confiance.

Tu disais que tu commençais avec une mélodie de chant… en yaourt ?

Adrien : En yaourt, ouais ! (rires)

Et quand est-ce que le yaourt devient…

Mary : … du fromage ?

Aurélien : Quand on se dit : « on a un concert dans une semaine, faut écrire des paroles ! » Mais je crois que tous les groupes font comme ça !

Ca peut quand même se passer différemment…

Aurélien : Oui, bien sûr, tu peux avoir un poète écorché vif dans le groupe… Ou bien, de temps en temps, tu te pointes avec un texte super cool, et tu cherches la musique qui va avec. Mais je pense qu’en général, tu as ta suite d’accords, ta mélodie, et ensuite tu vas faire du yaourt là-dessus.

Donc il ne vous est jamais arrivé d’avoir d’abord une trame de paroles et d’idées… ?

Mary : Si, si. « Battlefield », notre première chanson…

Adrien : Même d’autres !

Aurélien : Mais peut-être aussi que ce genre de fonctionnement se prête moins à un vrai développement en groupe. Quelqu’un arrive son morceau, on fait tourner le truc, et chacun apporte ses idées. Le résultat, c’est que même si tu avais une idée de départ, tu vas avoir tendance à placer le chant dans l’espace qu’il reste. Tandis que si un mec arrive avec un texte écrit, il aura plutôt tendance à te dire : « toi, tu fais ça ». Et alors toi, en tant que musicien, tu te contentes d’agrémenter un peu le chant : c’est beaucoup moins un travail de groupe.

L’écriture des paroles est un exercice compliqué ?

Adrien : Non.

C’est toi qui écris les paroles ?

Adrien : Pour cette chanson, « Blind Horse », oui.

Et en général ?

Adrien : Il y a souvent concertation. Raphaël avait aussi écrit les paroles pour une chanson, « Last Stand ».

Raphael : Adrien avait la mélodie. Moi, ça m’inspirait quelques petites images, des petits trucs abstraits. Donc je me suis dit que j’allais mettre ça en paroles. C’est une autre façon de faire : si quelqu’un dans le groupe se sent inspiré, on peut lui déléguer l’écriture.

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