LePolair

Alias : Pol Desmurs

Ville : Lille

Depuis : 2006


Discographie

Lepolair PâturagesPâturages (2008 | Structure records)

01. Where The Avalanches Are / 02. The Hidden Second / 03. Minute Song / 04. Bob / 05. Tiffany / 06. A Drum Drum Boy / 07. Your Headaches, My Duchess / 08. Scientists Having a Good Time / 09. Golden Make-Up / 10. Witnesses Are Now Confettis / 11. Victim’s Hairdo / 12. The Soldier

 

 Lepolair Tears + Suntears+sun= (album | Structure Records, 2009)

1. Bifröst / 2. Le pied d’Iris / 3. 7 / 4. Illapa / 5. Nuwa / 6. L’arc En Ciel / 7. Élivágar / 8. Skadi & Njörd

Tears+Sun= by lepolair

 


Subjective présente LePolair

Ca t’a pris il y a une semaine, peut-être deux. Une tempête intérieure, un remords qui te serre la gorge toute la journée. Une envie de hurler.

Tu ne peux pas t’empêcher de penser à ce roman russe, lu il y a quelques années. Il y a ce passage où un magicien monte sur scène, et provoque une hallucination collective, où les dames échangent leurs pauvres robes contre des parures somptueuses. Toi, tu es là, appuyé contre un mur, et tu penses que tu échangerais bien ta robe de ruminations sombres contre un habit plus léger.

Le magicien qu’il te faut s’appelle Lepolair.

Il arrive, timide comme un petit garçon. On se doute qu’il y a quelques années, il se tenait sage dans un coin de la classe, et retournait chez lui en n’ayant pas dit trois mots de la journée. Là, il fermait sagement la porte de sa chambre, et s’animait enfin. Debout, un stylo à la main en guise de baguette magique, il orchestrait muettement l’apparition progressive de tout un monde imaginaire.

Il se tient maintenant là, face à toi. Il bouge une main : ça commence.

Il improvise, et te voilà parti pour un voyage immobile. Debout, au milieu d’une immensité blanche, qui se peuple peu à peu de volumes étranges. Les glaciers se construisent par nappes successives. Des lignes se dessinent : craquements, glissements, apparitions de formes et de stalactites. Tout bouge.

Tu es calme. L’univers autour de toi n’a pas le froid des mondes virtuels. Il est reposant, presque maternel. C’est une forme d’hallucination venue te saisir comme une main géante. C’est un moment hors du temps, réconfortant, rien qu’à toi. Tu passes ainsi presque une heure, avant de te retrouver dehors, étonné d’être dans les rues de la même ville, une main dans une poche, un CD dans l’autre.

Dans le roman russe, en sortant du théâtre, les femmes se rendaient soudain compte qu’elles étaient nues, en chaussures. Tu souris en y repensant. Tu n’a pas été berné. Tu es calme.

Camille Hardouin

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