SUBJECTIVE PRESENTE



Lolito


Bordel de Pfiou, qu’est ce que ça fait du bien.

Un groupe qui prend des risques sans se prendre la tête, avec des chansons à tomber par terre, qui joue avec grâce et une joie évidente. On retrouve l’excitation géniale du gamin qui monte pour la première fois sur une balançoire, et qui comprend qu’il peut filer sans danger à toute vitesse. Un truc à la fois hyper énergique, et d’une gentillesse absolue. Nous, dans le public, électrisés, on fond tous, forcément.

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Ils sont là, ils s’échangent les instruments, ils te sortent des tubes comme sans faire attention, et puis la chanteuse, là, Anne, qui pousse des hurlements magiques comme si c’était normal.

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Pablib


Paplib : substance extraterrestre dont l’absorption a des effets bénéfiques variés selon le moment de la prise.

Selon nos tests :

Le matin, au sortir du lit : réveil encore enveloppé d’une couverture cosmique. Dans le bain : téléporté au milieu d’un océan tiède, le sujet pourra croiser avec ravissement et sérénité des paquebots fantomatiques et des poulpes à trois cœurs. Au goûter : yeux mi-clos, sensation délicieuse de pause hors du temps. La nuit, rentrant seul et complètement ivre : envie irrésistible de s’allonger sur le plancher, pour regarder le plafond tourner (Jamais vu comme il s’en passait des choses, sur ce plafond…). En plongeant dans les limbes du sommeil : paranoïa légère, visions assez distinctes de mousses paysagiques et d’icebergs orgiaques.

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Effet secondaire imprévu : après quelques jours de prise de Paplib, le sujet pourra constater qu’il en a rempli toutes les petites poches de son cerveau. Le cerveau les régurgitant à des moments imprévus : « Xylocaine » sur le chemin du boulot, « Cast And Costumes » dans une maison étrangère, « Cocosmile » au rythme des pas de la personne aimée qui s’approche.

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Karaocake


Décembre. Emmitouflé dans votre couette, vous vous apprêtez à remplir votre tasse de thé, quand vous vous apercevez que quelqu’un a laissé un gâteau sur la table.

Vous vous souvenez alors de l’histoire d’Alice, perdue dans un jour d’ennui, qui trouva un petit biscuit aux raisins de corinthe… Celui qu’on vous a laissé là a l’air de la même espèce, bien qu’il ressemble plutôt à un gros gâteau d’anniversaire. De la chantilly plein la bouche, vous fermez les yeux. Ce goût de nostalgie sucrée…

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En les ouvrant, vous vous apercevez sans trop de surprise que vous avez changé d’endroit. C’est une ville familière, une cour d’école avec une marelle tracée à la craie. Sur le béton, des souvenirs tristes apparaissent en grésillant. Vous vous retournez vers la marelle, commençant à comprendre les règles du jeu. Vous lancez un disque, et avancez à cloche-pied vers la case CIEL. C’est là que ça s’emballe.

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La Féline


J’ai toujours été mauvais pour classer les musiques dans les genres. Il y a pourtant des spécialistes de l’exercice, des gens qui identifieront dès la cinquième mesure un anarcho-punk racé aux accents new wave ou sauront démasquer même dans le noir un subtil garage rock psychédélique. Sans doute parce que je suis mauvais à ça, je me méfie de ces connaisseurs ; ils me rappellent trop ces gens impossibles qui viennent vous déranger au bar pendant un changement de set et glissent à votre oreille avec un petit haussement de sourcil érudit : « étonnante cette indie pop new age à tendance post punk ». Ils aiment tellement emprisonner les sons dans des mots.

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Devant la Féline, les pros de la mise en cage sont désemparés. « Folk ambivalente » disent-il, le regard sombre, quand on les pousse à bout sur leur terrain favori. Qu’il est vexant pour un expert d’être tenu en échec à domicile… Car les panthères n’aiment pas les zoos ; et la Féline c’est d’abord des images, plein d’images. Des images subjectives, suggestives, des bizarres projectiles de lumière lancés comme des balises dans la grisaille du quotidien, qui dévoilent sur son sol dur et las des fêlures ouvertes comme d’inquiétants sourires, d’inquiétants soupirs, d’inquiétants souvenirs. Ils s’amusent à nous faire peur et leurs rêveries résonnent au petit matin comme des prémonitions.

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(Please) Don’t Blame Mexico


Vous rentriez d’un lieu familier. Vous aviez encore votre cravate. Qu’est ce qui vous a pris, ce soir, de prendre un détour inconnu, de vous arrêter sur cette route déserte ? Est-ce la fatigue ou bien cette chanson des Smashing Pumpkins vissée dans votre tête, qui vous a fait entendre ces notes, étranges, festives ? Vous baissez la fenêtre. La folie mélodique des Smash est soudain prise dans les vapeurs d’octobre et d’opium. Vous croyez les voir, alanguis sur leurs citrouilles, oubliant de les pulvériser, ciselant leurs contours pendant des heures, au bord de leurs pupilles dilatées. Vous coupez le courant.

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En vous approchant, vous distinguez trois musiciens. Ils disent s’appeler (Please) Don’t Blame Mexico. S’affairant à les changer en carosse, ce sont des chansons qu’ils tiennent entre les mains. Vous les interrompez dans leur recherche minutieuse : ils ne savent plus s’ils ont passé des heures ou des années à dessiner leurs lignes d’arrangements. Ils ne connaissent plus que le temps de la musique.

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Lepolair


Ca t’a pris il y a une semaine, peut-être deux. Une tempête intérieure, un remords qui te serre la gorge toute la journée. Une envie de hurler.

Tu ne peux pas t’empêcher de penser à ce roman russe, lu il y a quelques années. Il y a ce passage où un magicien monte sur scène, et provoque une hallucination collective, où les dames échangent leurs pauvres robes contre des parures somptueuses. Toi, tu es là, appuyé contre un mur, et tu penses que tu échangerais bien ta robe de ruminations sombres contre un habit plus léger.

Le magicien qu’il te faut s’appelle Lepolair.

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Il arrive, timide comme un petit garçon. On se doute qu’il y a quelques années, il se tenait sage dans un coin de la classe, et retournait chez lui en n’ayant pas dit trois mots de la journée. Là, il fermait sagement la porte de sa chambre, et s’animait enfin. Debout, un stylo à la main en guise de baguette magique, il orchestrait muettement l’apparition progressive de tout un monde imaginaire.

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Studio Paradise


Tu t’es plaint tout Juillet : pas assez beau, pas assez chaud. Ben tiens, clique sur le petit lecteur à ta gauche et enfile tes chaussettes à paillettes. La vague de chaleur, bébé, c’est pour maintenant.

Mais Achtung, darling, faut que je te dise à quoi tu t’exposes. Tu vas te mettre dans des crazy situations. Voir le paradis depuis ton studio. Dès que quelqu’un dira le mot « Cool », tu répliqueras par un « AAAAAaaah » de serial lover. Tu ne vas pas danser jusqu’à l’aube, tu danseras seulement à l’aube. Fou, survitaminé. Une lumière floue, la fatigue, les meilleures heures de la fête.

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Et vingt quatre sur vingt quatre, les yeux écarquillés à force de ne pas vouloir dormir, la démarche trahissant une envie désespérée de dancefloor, résonnera dans ta tête l’étrange musique de ces Travolta rêveurs.

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