SUBJECTIVE PRESENTE



Thomas Subiranin


Presque 6 millions d’années ont été consacrées à World of Warcraft entre 2004 et 2011. Et je vous avoue que je n’ai pas cherché à me renseigner sur le temps que l’humanité a pu perdre grâce à Angry Birds ou cette merveille de Candy Crush. La saillie de Patrick Le Lay sur le temps de cerveau disponible est presque innocente aujourd’hui. Nous et notre cerveau sommes disponibles tout le temps et sommes toujours joignables, pliant comme les herbes folles au grès du vent, frissonnant des rumeurs et des signaux divers qui s’empilent sur nos murs. Petits poissons dont les goûts et l’intimité, les envies et les loisirs ne font que s’ajuster avec les plans des annonceurs et de notre réseau.

Il paraît que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos, dans une chambre. Est-ce que Brian Wilson avait cette pensée en tête en écrivant « In My Room » ? Il a sûrement dû passer plus de temps seul dans sa chambre qu’à faire la fête sur la plage. Je préfère la musique lorsqu’elle ne sort pas des chambres, quand elle semble avoir été conçue pour directement passer de celle de celui qui l’a écrite à celle de celui qui l’écoute. Pour le reste il existe de la musique fonctionnelle : pour le fitness, l’aquagym et pour s’amuser aussi, pour profiter de la vie… En soirée, musique de soirée. Dans les stades, la musique de stade. En festival, de la musique de médiathèque. Et les jours où on a envie d’écouter de la musique sans avoir à se coltiner tous ceux qui en sont fan, on file dans sa chambre. Souvent pour réécouter les mêmes vieilles choses. Et pour être tranquille avec ce que l’on aime réellement.

Thomas Subiranin écrit des chansons qui s’écoutent très bien dans une chambre. Ce que l’on peut trouver chez elles en plus c’est l’envie d’y revenir, de prendre le temps de se les approprier. Parce que lui aussi a pris le temps. Il tente des choses audacieuses en soignant ses chansons, en soignant l’auditeur, en restant pop. Oser la concision et la clarté tout en proposant une musique aventureuse n’est pas une chose aisée.  Il est vain de jouer au jeu des ressemblances c’est pourtant à quelques moments de grâce fondateurs que sa musique nous renvoie. A la fin des années soixante, la musique nous proposait de traîner pour toujours dans les champs de fraises, l’overdrive était interstellaire et les villes d’Arménie flottaient dans le ciel. Un âge d’or auquel il est difficile de ne pas penser quand on écoute Thomas Subiranin. Celui-ci fait toute sa musique tout seul, semble voir la pop à travers un kaléidoscope, remplace les fenêtres de sa chambre par des verres de couleur, des vitres de paradis. Trouver des vitres qui font voir la vie en beau, dérouler sa musique selon des méandres fantaisistes, y aménager des coins secrets, la pimenter de reflets acidulés et irréels, ce fut l’ambition de beaucoup de musiciens sur lesquels on a parfois mis hâtivement l’étiquette de “psychédélique”. Il serait peut être plus juste ici de parler d’émerveillements, de petits instants magiques. L’univers que nous propose Thomas Subiranin n’a pas grand chose à voir avec le pavot mais plutôt avec les petits plaisirs que l’on a envie de garder pour soi.

Pourtant nous ne serons plus jamais seul. Il n’y a plus de chambre où se réfugier, loin des réseaux, loin du monde… Le monde est dans notre chambre. Un monde infini… mais en moins bien. Autrefois tous les récits et toutes les prières n’auraient pas suffi à épuiser les merveilles de la création. Aujourd’hui quelques gifs animés sont suffisants. Nous aurons toute la musique, tous les amis, tout ce que nous voudrons mais en fade, en rétréci.

En 1984, la liberté sous les traits d’une lanceuse de marteau venait libérer “les masses populaires” grâce à l’Apple II. Trente ans plus tard la figure de big brother a été remplacée par celle d’un gentil nerd de la Silicon Valley évoluant dans un décor écolo et acidulé. Grâce à lui, nous sommes toujours disponibles et nous n’avons plus de temps, nous restons dans nos chambres sans ne plus jamais être seuls, en repos. Nous sommes les utilisateurs et les contributeurs actifs d’une réalité que nous aurons je pense, de plus en plus besoin de voir à travers un kaléidoscope. Le 5 janvier 2014 Thomas Subiranin a chargé quelques chansons sur son soundcloud. Quelqu’un a-t-il le temps de les écouter?

Atlas Ibiza

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NIGHT RIDERS


Une excursion sur Soundcloud suffit à se convaincre que Night Ridders n’appartient pas à la confrérie des adorateurs du soleil.

Non, nous n’avons pas affaire aux Incas de la scène indé française, aux évangélistes des promenades à cheval dans les vertes plaines du Wyoming sous un ciel bleu délesté de ses nuages, aux extatiques des déjeuners sur l’herbe, aux inconditionnels des goûters au bord de l’eau. Chez Night Ridders, il est question d’oiseaux de nuit, de danses dans des bois sombres, de bains de minuit vertigineux où plongent ceux qui pensent avec René Char que la poésie vit d’insomnie perpétuelle.

La monture est une machine, le cavalier une cavalière, sa voix posée sur des synthés entêtants. Quel est le terrain de prédilection de cette créature hybride ? Chaque musique a son moment et son lieu. J’en connais qui n’écouteront Bob Dylan qu’à 16h dans une voiture et les Beatles de bon matin en sortant de la douche… Très contestable tout ça, très « subjective »…

Night Ridders a aussi son espace-temps. Il est à peine 4h du matin. Deux grammes de spiritueux variés randonnent le long des GR veineux du quidam trentenaire de retour de soirée. Dans les rues, le vent fait l’effet d’un contre-courant. Chercher ses clefs. Pit-stop au canap’. Ramper jusqu’à la chaîne, mettre les enceintes à fond. Une sombre danse résonne dans l’appartement qu’enveloppe le silence des meilleures heures de la nuit. On dormira sur le tapis, comme un gros chien.

Par JDL

Photos : Marguerite de Verdun

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In The Canopy


Rappelez-vous du temps où vous vous faisiez offrir les CD de vos artistes préférés. Souvenez-vous des meilleures sorties du mois regardées en vitesse chez le libraire dans Rock&Folk ou Les Inrocks. Parfois des bribes de concert pouvaient être entrevues sur Arte ou MCM, pour les plus chanceux. Et tout ce trafic assez sympathique : les cassettes vidéo de concerts, le commerce de CDs gravés, puis des listes d’albums en Mp3, SoulSeek ou Emule, pour les plus chanceux. Télécharger un album complet pouvait alors prendre presque deux jours.  Au tournant du siècle, l’utilisation des synthés et de ce qu’on appelait alors la MAO chez tous ces groupes de rock qui cherchaient à se renouveler avait fini par infléchir la pop vers la création de paysages électroniques froids et grandioses, de chansons douces mais inquiètes… Puis tout est allé très vite, le 11 septembre,  la mort du CD, les réseaux sociaux, l’internet à haut débit, et l’accès illimité à trop de musique et de contenus, la tentation de ne plus rien écouter, de jouer au bowling.

De jolies raretés et de belles surprises Subjective s’est efforcé de vous en faire découvrir pendant cinq ans. Découvrir, s’arrêter prendre le temps d’écouter malgré le maelström technologique, le tourbillon des sollicitations d’écoutes et de concerts. In The Canopy est un de ces groupes qui propose encore quelque chose neuf. La diffusion des outils informatiques permet aujourd’hui aux passionnés de faire ressortir de plus en plus sensiblement leurs obsessions et leurs mondes intérieurs. In The Canopy, groupe de folk technologique, groupe de son temps maîtrisant le studio comme on maîtriserait un instrument, est la belle surprise que Subjective vous propose de découvrir ce mois-ci.

Quand ils écoutent la radio, perchés dans les arbres, les scientifiques qui étudient les écosystèmes de l’Amazonie en déployant leurs grands filets orange sur les cimes, se demandent-ils qui pourrait être le groupe qui leur parlerait le mieux? Et les écolos un peu radicaux qui vont s’enchaîner en haut des séquoias géants ? Et les ermites qui décident de tout quitter pour partir dans la forêt, ces gens qui veulent disparaître complètement ? Ils ont sûrement mieux à faire.

Prendre de la hauteur, s’élever un peu au dessus du tumulte et pourquoi ne pas monter à la cime des arbres, dans la canopée… C’est une tentation ou un rêve que le groupe semble caresser. Et on les imagine assez bien, loin de l’agitation, perchés là-haut à prendre le soleil… Le groupe se laisse aussi porter par le bon vent du changement. On ne peut pas dire qu’il y ait de tentation rétro chez eux, plutôt une volonté de proposer une musique personnelle et exigeante mais aussi lointaine et puissante. Ils ont pour cela élargi la formation de départ afin qu’à cinq sur scène leur musique puisse se déployer tout à fait.

La canopée est un espace dont la vie dépend directement du rayonnement solaire, elle développe un écosystème particulier. Sûrement des insectes aux couleurs vives, des oiseaux aux chants étranges et à la vie éphémère. Des choses petites et délicates. Les Canopéens sont aussi des laborantins de studio qui depuis leur repaire de Pantin distillent soigneusement les sonorités microscopiques, des textures hybrides qui font se télescoper les sons de la guitare folk et les programmations numériques. Même dans les morceaux les plus puissants comme « No Room » reste le souci de la petite mélodie et du son insidieux et précis. Le groupe propose une musique lumineuse et humaine mais aussi violente et technologique. Pourtant l’ensemble reste d’une cohérence étonnante malgré les chemins parfois opposés dans lesquels le groupe souhaite nous emmener.

Dans l’émission La nuit nous attendra, ils ont livré une reprise étonnante de « Teardrop » de Massive Attack. Le groupe s’approprie ici un classique avec une facilité remarquable. La canopée semble vouloir monter encore bien plus haut, et paisiblement explorer de nouveaux espaces. Nous attendons leur prochain EP avec impatience.

Par Atlas Ibiza

Photo : Marguerite de Verdun

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Midget!


Midget

Ah Belgique, terre plate et verte, tu recèles d’une scène, de lieux, de groupes, d’initiatives, toutes aussi riches les uns les autres, que nous serons bien tentés d’envier. Tu es terre d’accueil aussi, pour Midget!, groupe parisien, désormais installé à Bruxelles-Capitale.Pas d’offense mon ami, car de là-bas, sans oublier de venir de visiter, ils t’attaquent, ils s’immiscent dans ton esprit et le parsèment de flèches fraiches et sincères.

Tu les reconnaitras, vite, tu verras, ne les crains pas, ne t’attache pas au mat. Ecoute. Ils te lancent leur appel. Un de ces appels que tu n’oublieras pas. Parce que tu auras le bonheur de redécouvrir la fonction repeat de ton lecteur. Parce que tu sentiras tes poils s’hérisser, parce que tu auras envie de faire l’amour, parce que tu partiras, loin, loin de chez toi. Ça ne se discute pas, c’est évident. Plonge-toi dans « Low water » et tu vas comprendre. Midget!, c’est riche, c’est dense, c’est troublant. Laisse toi emmener, laisse toi avoir, laisse toi aller. Midget!, c’est une alchimie physique, une belle rencontre que tu souhaiterais multiplier, à l’infini. Car, sans t’en rendre compte, tu n’as plus d’horizon.
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Ne sois pas inquiet, Midget! contrôle et te sortira à sa guise de ta douce torpeur. Une voix s’élancera, douce mais sure, puis une autre, grave et chaude et elles te guideront dans ton errance. Tu vois, tu es loin maintenant et tu n’as même pas pris le temps de te retourner. Ils ont gagné, ils t’ont bien eu. Une fois, que tu auras mis ta fierté maladroite de côté, tu seras auprès d’eux, tu seras avec nous. Désormais, tu es savant, mon ami. N’oublie pas, Midget! t’attend, ne résiste pas, ne sois pas stupide et fonce, tout droit.

Par Fabien Hellier

Crédit Photo : Julien Bourgeois



WOLVES & MOONS


Le folk lunaire ça tente quelqu’un ?
Avec ses mélodies ciselées, Wolves & Moons nous embarque pour un voyage poétique et enivrant. Je ne sais pas pour vous, mais quand je me balade en forêt, j’aimerais bien que des mecs me suivent avec leur guitare et me chantent des mélodies planantes. ça m’éviterait de devoir me les chanter moi-même et je pourrais me concentrer sur le reste. Bien sûr, en bon urbain que je suis, les virées en pleine nature ça n’arrive pas souvent. En revanche, pour ce qui est de me chanter des trucs, ça n’arrête pas. En ce moment, y a en qui me trottent, de ces mélodies qu’on chantonne quatre heure après les avoir entendues sans trop savoir d’où elles viennent.
Avoir l’impression de passer la nuit dans le forêt, accompagné des loups sous la lumière réfléchie de la nuit, comme ça c’est sûr, ça n’a pas l’air très rassurant, pourtant on se sent étonnement réconforté à l’écoute de Wolves & Moons. D’abord, la voix nous emporte, c’est elle qui impose en toute simplicité et légèreté ces superbes chansons. Les arrangements sont subtils, des arpèges aériens accompagnent la guitare acoustique rythmique, la batterie est légère et les harmonies vocales envoûtantes. « In The Bleak Midwinter » m’a réchauffé, j’ai eu l’impression d’être sous ma couette à regarder la pluie qui tombe dehors. Avec « Wilder Lands » ou « Nothing Ever Shone In The Sun », je me suis senti enfant. Cette musique est très rassurante : c’est ma mère qui me borde, mon père qui me joue « The Letter » des Box Tops, mon grand frère qui me fout des coups de latte pour pas que je vienne le gonfler la nuit quand j’ai fait un cauchemar… « Time Is All » fait partie de ces chansons que j’aurais voulu écrire, trop tard… Et « At That Time », extrait du prochain EP, ne laisse augurer que du bon.

Que reste-il lorsque la musique est dépouillée de la plupart de ses apparats parfois envahissants ? La pure mélodie ! L’essentiel en gros. Ce qui nous fait quitter le fond de notre canapé comme ça. C’est que Wolves & Moons est branché directement sur les tripes, une machine à sensation !

Par Antonin Ollivier



MOTION OF HIPS


2013, le futur.
Nous somme le 5 avril et la température extérieure ne dépasse pas le 0° celsius. Sur l’étroit trottoir parisien que vous empruntez au retour du boulot, des glaces tardives rendent chaque pas incertain. Vos jambes sont tendues, comme prêtes à rompre, dans l’anticipation d’une perte d’équilibre et d’une chute forcément douloureuse. Dans un effort pour offrir une prise minimale au vent glacial, vous plaquez vos bras engourdis contre votre cage thoracique. Tout votre corps vous fait l’effet d’un vieux morceau de bois sec, qui accueillerait avec reconnaissance la brûlure d’une bonne flambée. Sans y penser vraiment, vous descendez dans une cave obscure. Peut-être est-ce la tiédeur qui s’élève de son entrée béant sur la rue qui vous as conduit à ce détour, ou peut-être est-ce la musique. Une chose est sûre, la décision d’y entrer n’a pas été prise consciemment. Votre cerveau analysera plus tard ce qui semble bien être une initiative autonome de votre corps. Les muscles ont-ils l’instinct de survie ? Les jambes et les bras une raison de vivre ? Certainement, votre corps a su reconnaître ce qui était bon pour lui.
Dans la cave, il se réchauffe, se dégourdie et s’anime. Il palpite et commence à transpirer. « C’est cette musique ! », comprenez-vous trop tard. « Elle agit sur mon corps, le fait se mouvoir ». Vous vous tournez vers la scène pour tenter d’en découvrir la source. Quatre jeunes hommes s’échinent gentiment sur leurs instruments tandis qu’un projecteur vidéo raconte une autre histoire sur leurs visages. Tout semble pourtant calme et rassurant. La voix est douce, presque juvénile. L’instrumentalisation est légère et harmonieuse. Au fond de la scène, le nom du groupe est inscrit en lettres amicales.
Insidieusement, sans violence, les arpèges aériens sont venus se coller sur le revers de votre inconscient, imprimant leur cadence dans votre mémoire avant même que vous en ayez eu conscience. La contamination est effective. Plus jamais cette musique ne vous quittera. Alors que votre regard balaye la fosse, vous appréhendez l’ampleur du phénomène. Des hanches se balancent, de femmes, d’hommes, en gestes saccadés et langoureux. L’envie de les rejoindre vous submerge, et déjà votre bassin imprime au reste de votre corps un mouvement rythmé et suggestif.
On susurre à votre oreille :
– Tu aimes ce groupe ?
– Quoi ?
– Motion of Hips, j’adore !
Vous cherchez à en apprendre davantage, mais une clameur noie vos questions. Le set est terminé et les « encore » crépitent. Le groupe se fait prier, feint la lassitude. Mais déjà ils ont ramassé les instruments et enchaînent avec un nouveau track. A nouveau, la musique inspire aux hanches un mouvement hypnotique, fait se fondre les corps en un unique organisme dont la grosse caisse est le cœur et les cordes de guitare, les tendons.
Demain, les seuls souvenirs de cette soirée seront des crampes. Vos muscles douloureux, mais définitivement heureux. Demain, vos muscles vous traîneront à nouveau dans cette cave, à votre corps défendant, réclamant leur dose de dopamine.

par Thomas Darras



MOTORIFIK


Idrisse Khelifi est de ces hommes qui ne veulent pas vieillir, qui ne peuvent se résoudre à laisser partir les choses sacrées du passé. Hanté par un rêve d’adolescent inassouvi, il quitte Paris pour un Manchester fantasmé et y rencontre Phil Kay, officiant dans Working For A Nuclear Free City. Ce dernier se révèle être pour le Français une Fée Clochette providentielle qui va lui ouvrir les portes du Pays Imaginaire.

A deux, ils s’enferment dans un studio d’enregistrement local et y collent des posters de leurs groupes préférés, puis se mettent à bosser. Le fruit de leur collaboration, l’album Secret Things, s’apparente à la mix-tape idéale, de celles qu’on écoutait seul le soir, sous la couette tiède, dans un walkman-cassette aux tournant des années 80-90.

10 titres, ni plus ni moins, qui évoquent tour à tour un amour impossible dilué dans la pluie anglaise, une matinée de surf idéal sur une mer irlandaise pourvoyeuse de mythe, une vieille amitié toujours vivace.

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À Manchester, perdu dans les rues identiques des vieux quartiers ouvriers, au milieu des ruines des filatures monstres, la trame est plus que jamais emmêlée. La piste s’efface au fur et à mesure qu’on la parcourt. L’autoreverse alimente sans fin la rêverie tandis-que le sommeil prend le dessus, ajoutant une couche de réverb’ supplémentaire.

Tout cela a-t-il jamais existé ? Est-ce du shoegaze ? de la cold-wave ?

Est-ce vraiment important ? Motorifik revendique ses influences et produit une musique actuelle, nostalgique et pourtant joyeuse, bienvenue en ce début de XXIe siècle gris.

par Thomas Darras

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