INTERVIEWS



Shadow Motel – Partie II / bruit de la passion


« Bruit de la passion », un jeu de mots que n’aurait sans doute pas renié Thomas Vandenberghe à la grande époque de Rocksound – temps héroïques où la presse spécialisée décortiquait les secrets sonores d’Alice in Chains et de Pearl Jam et où la pédale d’effet était au cœur d’enjeux artistiques majeurs. Fallait-il préférer le pédalier de Tom Morello ou le mur d’amplis de Billy Corgan? Et que penser des guitares à sept cordes de Korn? Et de la maîtrise de la Whammy? De ces années d’acné et de goûts simples, il nous reste le réflexe de glousser d’admiration devant le « matos » d’un groupe bien équipé. Nous avons donc demandé à Shadow Motel de nous parler de leurs instruments et de leur passion pour le bruit afin d’en savoir un peu plus sur les arcanes de leur « noisy pop ».

Quand nous sommes allés vous voir au Oz bar à Lille, nous avons remarqué un petit synthé au dessus de ton orgue, Swan. Tu peux nous en dire plus sur son utilisation? Imagines-tu aller davantage vers des sons plus synthétiques à l’avenir ?

Swan: Oui, j’aimerais beaucoup ! J’attends juste de trouver le bon instrument (et d’avoir vraiment du temps non seulement seule mais aussi avec le groupe) pour que la transition se passe en douceur: malgré tout le temps que j’ai consacré à différents groupes depuis quelques années maintenant, si on met bout à bout tous les moments que j’ai passé derrière un « vrai » piano, ça représente plus de temps que celui passé derrière des claviers numériques, des synthés ou des orgues électriques. Avoir un instrument qui se branche ça n’était pas vraiment intuitif pour moi. Ça va évidemment beaucoup mieux, mais il va falloir que je procède par étape pour me « synthétiser » ahah. » La suite !



Shadow Motel – Partie I / simple et noisy


Simple et noisy, l’esprit noisy… Chez Subjective nous aimons bien poser des questions compliquées, je me demande même si nous n’avons pas tendance à poser un peu trop souvent des questions plus longues que les réponses que nous font les intéressés. Nous remercions donc Swan de nous avoir rappelé quelques évidences: il peut faire très froid à Toulouse, l’Allemand est une langue trop belle pour qu’on la chante en yaourt, une formule qui marche c’est fait pour durer, et se bloquer sur l’influence du passé ça n’a aucun sens lorsque l’on parle de création. C’est pourtant simple. Simple et noisy.

Comment s’est formé le groupe ? Il me semble que Swan et Julien (ou Édouard ?) vous aviez déjà commencé à penser à des compositions quand vous étiez à Toulouse ?

Swan : Le groupe s’est formé fin 2010 à Toulouse. La formation d’origine n’était composée que de Julien, d’une MPC et de moi-même. On avait fait plus que commencer à penser à des compositions ! On avait un petit set (dont il ne reste aujourd’hui que « Ivory Eyes » et les paroles de « Applause ») et on faisait déjà des concerts.

Pouvez-vous nous raconter un peu votre histoire : votre arrivée sur la scène lilloise, la formation de ce trio et… le choc thermique ?

Swan: Au printemps de l’année 2011, on a eu envie de partir pour diverses raisons (qui ne sont pas nécessairement liées à la musique), et on s’était dit que, tant qu’à faire, autant aller là où notre musique avait des chances d’être bien accueillie. Nous sommes arrivés à Lille en septembre 2011 et nous nous sommes tout de suite mis à la recherche d’un batteur (la MPC ne s’en est pas remise). On a eu la chance de rencontrer Édouard rapidement, de rapidement commencer à répéter et de trop rapidement commencer à jouer dans des bars. Quant au choc thermique, je sais que c’est dur à croire mais il peut faire très froid à Toulouse, donc il n’y en a pas vraiment eu pour ma part.

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Nicolas Paugam et la Souterraine


Nous n’aurions jamais eu vent des compositions de Nicolas Paugam si ce n’était par l’entremise du best-of qu’a produit la Souterraine. Laurent Bajon, son co-fondateur, nous avait parlé de sa rencontre avec Nicolas Paugam. Cette fois-ci, c’est Nicolas Pagam qui nous explique sa rencontre avec La Souterraine.

Comment s’est passée ta rencontre avec l’équipe de La Souterraine / Mostla Records ?

J’ai envoyé mon disque Le Col du Galibier à Benjamin Caschera et à Laurent Bajon, ce dernier connaissait déjà mon travail depuis Lithium (ndlr : label qui produisit les albums de Da Capo, premier projet de Nicolas Paugam). Ils ont aimé. Je n’avais jamais entendu parlé de La Souterraine.

Pourquoi avoir appelé cette compilation Aqua Mostlae ?

Nous avons cherché avec une amie : il fallait respecter le cahier des charges avec l’utilisation du terme « Mostla » dans le titre. De plus, l’idée de l’eau s’est imposée pour deux raisons : d’une part, l’eau est présente tant dans mes textes que dans mes clips ; d’autre part, comme l’eau d’un parfum c’est-à-dire l’extrait dilué d’un parfum (qui serait l’ensemble des albums dont sont issues les chansons sélectionnées par La Souterraine). Enfin, le latin parce qu’il est la langue-mère qui résume mes influences musicales. Et elle a trouvé ce titre, cette latine !

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NICOLAS PAUGAM


Notre focus consacré à Nicolas Paugam continue, cette fois-ci avec une interview où l’on éclaircit quelques questions qui demeuraient en suspens au sujet de son passé de musicien jazz, de son amour pour la musique Brésilienne, des origines littéraires de ses textes, du devenir de Da Capo, son premier projet…   Le « Qui c’est celui-là » qui lui fût attribué n’aura désormais plus le même sens.

Tu as un parcours assez long, peux-tu nous dire quand as-tu commencé à jouer et à composer ?

J’ai commencé la musique à 18 ans, et ai composé vers 20.

Da Capo a eu son petit succès. Que s’est-il passé par la suite ? Où en est le projet ?

Nous avons fait notre quatrième album en 2013. Le groupe existe toujours mais vit dans l’ombre. Je ne m’en occupe plus : j’ai fini par trouver mon propre univers très différent de celui de Da Capo, c’est mon frère qui gère, et les concerts et les compositions.

Da Capo était signé chez Lithium Records, qui avait pas mal fait bouger les lignes de la pop indé française. Que t’a apporté cette expérience ? Quelles étaient les influences et les points de ralliement qui reliaient les différents groupes signés sur le label ?

Nous étions très différents des autres sorties du label puisque nous chantions en anglais. Ce qui prouve que ce label -et son fondateur Vincent Chauvier- n’avait pas de chapelle et se moquait du qu’en dira-t-on. Il avait aussi une grande culture, cela collait bien entre nous. Il nous avait déjà repérés en 1992 alors que nous commencions à peine. Et puis, signer un groupe après avoir reçu une cassette du Puy-en-Velay, il fallait le faire !! ça ne se voit plus aujourd’hui…. Si, il y a tout de même La Souterraine.

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Marc Desse : chambre noire


Un poil avant les vacances d’été, quelques réflexions avec Marc Desse autour de l’écriture en français, des projets soli, du rock, en France ou ailleurs, des collections de disques ou encore des sorties de métro.

Au siècle dernier Renaud déclamait « Pas d’amis pas d’parents pas d’relations, Ma famille c’est la prison, Mon copain c’est mon blouson ». « Marc Desse »: c’est toi contre le reste du monde ? Composes-tu seul ?

C’est vrai, j’ai été assez seul ces dernières années en ce qui concerne la création. Au départ c’était ma volonté de prendre du large, explorer mes limites… Ensuite c’est aussi une question de rencontres. Il n’est pas facile de trouver un bon partenaire musical. Lorsque on n’est pas sûr et qu’on a les moyens de le faire seul autant continuer.

Tu as enregistré « Video Club » tout seul à l’exception de la batterie. Conçois-tu toujours la totalité de tes arrangements ?

Jusqu’à présent oui. Je suis seul juge de mes arrangements.

Imagines-tu avoir un groupe que tu laisserais davantage s’immiscer dans l’écriture de ta musique ?

Bien sûr ! Au fond de moi je sais qu’un jour j’aimerais faire partie d’un groupe. Ça viendra, j’en suis certain.

Ton précédent groupe, Théâtre Métamorphosis, était un trio avec une boîte à rythme. La musique était un peu plus tendue, plus post punk. Tu imagines refaire des chansons avec cet instrument ?

A cette époque je ne jurais que par les boîtes à rythme. Maintenant c’est l’inverse, j’ai voulu avoir de la vraie batterie sur mes morceaux depuis « Video Club ». A l’avenir je ne m’interdit rien, tout est possible !

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La Féline: le bleu de l’enfance


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La Féline, que nous chérissons depuis presque toujours, a récemment sorti un trois-titres qui continue de séduire le plus grand nombre.

Adieu l’Enfance préfigure un album éponyme à venir pour le début de l’automne 2014, et d’ici là, deux titres orignaux à se mettre sous la dent pour patienter (et un « rework » du titre phare). Retour sur cette collation au travers de quelques questions.

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Ton album sortira début octobre chez Kwaïdan Records. Depuis quand collabores-tu avec ce label ? Qu’en retires-tu ?

J’ai rencontré Marc Collin, il y a maintenant plus d’un an. Nous avions écouté mes démos, échangé, parlé de musique en général et en étions restés là. Plusieurs mois plus tard, il m’a invitée à jouer dans une soirée dont il était programmateur, le show lui a plu et il m’a proposé ensuite d’accompagner la Féline sur la sortie de l’album. Marc est le DA idéal, c’est-à-dire qu’il ne joue pas au DA justement, il me laisse faire ce que je veux. Il sait que j’ai mûri ce disque depuis très longtemps, il me fait confiance. Du coup, c’est un peu comme avant puisque je continue à faire face à mes intentions artistiques toute seule, mais Kwaidan m’apporte un soutien matériel, une équipe, une confiance aussi qui fait que je me sens épaulée. C’était déjà bien sûr le cas avec les Balades Sonores, Thomas Changeur en particulier qui s’est énormément investi pour la Féline depuis 2011, mais Kwaidan m’apporte maintenant la structure de label plus classique dont j’avais besoin.

Les deux titres de l’EP figureront-ils tous deux sur l’album ? Comment s’intitulera cet opus ?

Il y a trois titres sur l’EP : « Adieu l’enfance », « Dans le doute » et un rework solo d’Adieu l’enfance : ce dernier titre figure exclusivement sur l’EP. Une version vidéo live en sera bientôt publiée. Quant au titre de l’album, ce sera Adieu l’enfance LP. J’assume ce côté totalement obsessionnel.

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Rencontre avec Peru Peru : premier album (Peru Peru / 2014)


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Voilà bientôt trois ans que Peru Peru n’avait pas pressé de galette. La dernière s’appelait Jean Barbaris, et nous leur consacrions alors un focus. Leur premier album, intitulé sobrement Peru Peru, est fraichement sorti aujourd’hui même, lundi 26 mai, chez Play It Loudly Records.

L’occasion, pour nous comme pour vous, de faire le point sur les péripéties de Peru Peru.

Trois ans d’absence, c’est bien ça ? Pourquoi tant d’attente pour sortir cet album ?

Nous avons toujours continué à jouer, mais c’est vrai que depuis deux ans le rythme s’est ralenti. D’autres projets ont vu le jour, comme Vilain pour Olivier et Rêve pour Julie. On sentait qu’une page se tournait et avant qu’elle ne se tourne définitivement, on avait besoin d’aller au bout en sortant cet album. C’est pour nous l’aboutissement de notre aventure collective, c’est sans doute pour ça que nous y sommes tous très attachés.

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