CHRONIQUES : LOLITO PRESENTE



MAGMA / ATTAHK (1972)


attahk

C’est un groupe qui fait un peu peur à cause de l’intitulé « Rock progressif ». Mais je pense que c’est une fausse piste de le nommer ainsi. C’est juste un groupe qui a quarante ans d’existence, qui continue de jouer, un des premiers groupes indépendants de France, qui continue de jouer exactement ce qu’il veut. Il a monté son propre label, et n’a jamais fait autre chose que sa zik. C’est aussi et surtout la liberté de cette musique là qui m’a toujours attiré. Je sais que ça peut irriter les oreilles, parfois, sur certains trucs… Je pense que s’il fallait citer un album, je prendrais Attahk, parce que ça arrive au milieu des années 70. L’enregistrement s’est fait dans un espèce de château mythique, avec un son particulier.

par Michel Villar 

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SONIC YOUTH / Goo (1990)


sonic youth - goo

C’est dur d’en parler, c’est un son tellement typique… Ce sont des morceaux qui sont vraiment cultes, pour moi. Ça reste bruitiste, dans le sens de Sonic Youth, mais avec des mélodies qui sont quand même super accrocheuses. C’est très pop, tout en étant dans cette agressivité de recherche électrique… Des guitares à toute blinde, qui hurlent dans tous les sens, très incisives.

par Florence Bizette

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BLONDE REDHEAD / Melody Of Certain Damaged Lemons (2000)


blonde rehead - melody of certain damaged lemons

C’est un groupe que j’ai découvert sur le tard, au festival « Le rock dans tous ses états », à Evreux, sur la tournée Misery is a Butterfly. J’ai trouvé ça vraiment hallucinant. Comment expliquer que j’adore… J’adore leurs musicos, je trouve qu’il y a une personnalité vraiment très forte, que c’est super bien écrit, je trouve qu’elle a une super voix mais que le mec a côté a une voix vraiment d’enfer… Sans le connaître vraiment, c’est quelqu’un que j’aime beaucoup. J’aime beaucoup sa coiffure. Je trouve que le son de l’album est super beau, les harmonies… ça met un peu de classique dans le rock, ça ressemble à Bach, en fait !

par Mathias Fedou

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SERGE GAINSBOURG / L’homme à la tête de chou (1976)


serge gainsbourg - l'homme a la tete de chou

J’écoute Gainsbourg depuis que je suis vraiment enfant, je pense que je connais presque tout par cœur… Enfin, je pensais jusqu’à ce que Mathias me dépasse ! C’est agréable d’avoir cette référence en commun : on aime bien Gainsbourg tous les quatre, et on connait très bien sa musique. Ce que j’adore dans L’homme à la tête de chou, c’est le côté un peu concept, l’imagination d’une histoire. En plus, comme j’écoutais enfant, j’ai mis du temps à comprendre ! J’écoutais « Marilou Sous La Neige », j’imaginais un paysage enneigé, pas du tout un cadavre sous la neige d’extincteurs… Je trouve ça chouette qu’il y ait plusieurs niveaux de compréhension. Celle que j’adore par-dessus, c’est « Variations sur Marilou », la chanson sur la masturbation. Quand j’écoute ça, ça me met dans un état d’excitation physique, j’ai l’impression d’avoir une espèce de petit démon… j’ai l’impression qu’il arrive à parler à exactement cet endroit-là de moi. J’adore sa façon de parler, sa diction, j’adore sa voix, j’adore les textes… Et sur cet album-là, j’adore aussi les arrangements, et le son du piano.

par Anne Freches

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BJÖRK / Homogenic (1997)


bjork - homogenic

Björk est ma chanteuse préférée. Quand j’étais petite, je n’aimais pas Björk. Je n’aimais pas sa façon de chanter, je n’aimais pas ce qu’elle dégageait… je trouvais ça agressif, pas très beau, agaçant. J’avais l’impression que c’était une espèce de Grungy-midinette. J’ai bloqué sur cette idée là jusqu’à mes vingt ans, à peu près, quand il y a eu Dancer in the Dark. Je n’avais pas vu le film, mais on m’en a offert la BO, et je suis partie en voyage avec, en Afrique du Sud. Il s’est trouvé que je l’ai écoutée par hasard en haut du cap de Bonne Espérance. Et là, j’ai vécu un moment vraiment magique : j’étais face à deux océans, en haut d’une montagne, avec cette voix dans la tête… Ça me donnait envie de respirer hyper fort, et puis de chanter super fort avec elle. Après, j’ai acheté Homogenic, mais genre en promo, au Monoprix de Bourg en Bresse, en tournée. Je suis tombée dessus à la caisse, et je l’ai pris ; et puis pareil, je l’ai écouté en faisant mon footing dans la forêt. C’est donc associé à plein de supers souvenirs dans la nature, où vraiment je me sens bien, où je respire de l’air frais, je chante fort…Quand j’écoute Björk, ça me donne une énergie tellement positive, je ne ressens pas de colère mais un truc très naturel et très agréable. Ce que je trouve particulièrement beau dans Homogenic, par rapport aux autres disques, ce sont les arrangements pour corde, avec ces rythmes physiques, organiques. Et puis j’aime les textes, aussi. Par exemple Joga, une chanson qu’elle a écrit pour sa meilleure amie. Déjà je trouve ça très courageux et très beau d’écrire une chanson pour sa meilleure amie, pour que tout le monde l’entende et que cette personne là l’entende. Je trouve aussi que l’expression « Tu me mets dans un état d’urgence » est carrément géniale. Et le dernier morceau de l’album, « All Is Full Of Love »… Je trouve ça génial d’arriver à parler d’amour comme ça, sans que ce soit niais, un beau message de paix très rassurant. J’ai vraiment l’impression qu’elle me prend dans un petit cocon, qu’elle me berce et qu’elle me rassure. Et puis il y a aussi des morceaux super véners, où on a envie de danser ou de crier ou de courir vraiment vite… J’adore !

par Anne Fresches

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MY JAZZY CHILD / Sada Soul (2003)


My Jazzy Child Sada Soul

C’est un pote à moi, le guitariste de mon ancien groupe, il y a très longtemps. C’est un album qui a à peu près huit ans, très Do it Yourself. Il s’appelle Sada Soul. Il est très parlant, il est aussi lié à des histoires personnelles… Chaque morceau à une couleur différente, la voix est très douce…Il y a tout un tas d’instruments, de petites trouvailles, qui font que l’album est super riche.

par Florence Bizette


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ROBERT WYATT / Rock Bottom (1974)


Robert Wyatt Rock Bottom

C’est un album qui a été fait sur un synthé Riviera à l’hôpital après la défenestration de Robert Wyatt. Musicalement, c’est tellement intense que si jamais on a le malheur de tomber dedans, on sait qu’on sera condamné à l’écouter toute sa vie. Je suis esclave de Robert Wyatt, et je suis très fier de ça.

par Michel Villar



Lire aussi : la chronique de Rock Bottom par Jade Bouchemit (Lolito) et celle de « Alifib » par Camille Hardouin (Lilt)


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