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KIDSAREDEAD / PARTIE I : Band From The Past


Après un jeu de ping-pong vidéo plutôt réussi où les harmonies vocales des Beach Boys avaient été comparées à un programme révolutionnaire, où l’usage excessif de la gamme pentatonique avait été questionné, et le mot « radio » répété, façon Buggles, Polnareff ou encore Hackamore Brick, Kidsaredead revient sur la genèse de son projet, sur sa contrée natale, ses nostalgies et son besoin de complexité.

Nous aimerions tordre le cou à la bienséance et avec indiscrétion te demander ton âge. Tu as déjà une longue carrière, tu sembles avoir démarré très jeune (ou alors il y a très longtemps). Pourtant, ta musique semble dégager une certaine candeur, une certaine naïveté. C’est l’effet premier disque personnel ? L’euphorie de livrer son propre travail au public ?

J’ai commencé le piano très jeune à l’âge de cinq ans. Et la guitare au collège pour draguer les filles. C’est une bonne motivation mais les résultats laissent à désirer. J’ai été au conservatoire jusque l’âge de quinze ans, ensuite j’étais obsédé par « désapprendre ce que j’avais appris », je crois que c’est une phrase que j’ai lu dans une interview de je-ne-sais-plus-qui dans les inrocks à l’époque. Aujourd’hui je suis au contraire en quête de plus de technicité dans mon jeu et je regrette un peu d’avoir renoncé trop tôt à une discipline de travail de l’instrument. Je voudrais être un guitar hero comme Yaya Herman Dune ou Stephen Malkmus. Mais bon, je me suis aussi égaré entre plusieurs instruments. Je suis content d’avoir plusieurs cordes à mon arc et de pouvoir changer de rôle dans un groupe.

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Fiodor Dream Dog


La chanson honteuse que tu chantes sous la douche ?

« La Vie Par Procuration », de Jean Jacques Goldman

Le dernier rêve dont tu te souviens ?

J’étais hier avec Bertrand Belin alors je le lui ai raconté… J’ai rêvé que j’étais à l’hôtel et que je descendais prendre mon petit déjeuner, et là se trouvaient les membres du groupe. Je leur disais « Ah c’est drôle, j’ai fait un rêve politique ». Je citais des membres du gouvernement, et je racontais : « là, ils disaient ça… » Du coup ça produisait un effet, moi je me liquéfiais complètement, je ressentais comme des matières vraiment visqueuses, tout se mettait à couler, dégouliner, et Bertrand dans mon rêve me disait : « mais ce n’est pas un rêve politique, ça, c’est un rêve érotique ». Et je lui disais « Non non, pas du tout », et plus j’argumentais, plus c’était des trucs de cul dégueulasses, et tout le monde me disait « mais c’est pas grave, tu peux nous le dire, y’a pas de problème », et moi je ne comprenais pas en quoi ce n’était pas un rêve politique.

Donc tu rêvais que tu leur racontais ton rêve, et ensuite tu es descendue effectivement et tu leur as raconté ton rêve…

Du coup je leur ai raconté l’abîme de ce rêve…

Wow… Et maintenant, tu nous racontes que tu leur as raconté …

Exactement, ça fait un peu l’image de la Vache Qui Rit…

Mise en abîme incroyable!

Les boucles d’oreille de la Vache Qui Rit.

Une bonne Vache qui rit

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Fiodor Dream Dog (partie 2)


Dernièrement, tu t’es produite au Silencio, ce club très privé de David Lynch à Paris. C’est un lieu un peu auréolé de mystère… Comment s’est passé le concert?

Pour replacer les choses dans leur réel contexte, je n’ai pas été programmée par le Silencio. C’est un lieu très select, avec un processus de sélection par l’argent, puisqu’il faut raquer pour être adhérent, mais il n’y a pas que ça. Il faut appartenir à un certain milieu social : il faut être artiste, musicien, dans le cinéma, ou dans la mode. Il y a une espèce de chose comme ça, dont je me sens assez loin. Il se trouve malgré tout que le Silencio fait envie, puisque c’est un lieu assez beau où il est possible de se produire, en plein centre de Paris, dans des conditions plus qu’acceptables. Évidemment, le Silencio ne m’a pas appelée pour me demander de jouer chez eux, cela va sans dire.

Je voulais absolument faire un concert en janvier, pour la sortie du disque, parce qu’on a eu en décembre des soucis très pénibles avec un concert annulé à la Maroquinerie. L’attachée de presse et la manageuse avaient fait tout un boulot avec les journalistes ; je ne voulais absolument pas que ce travail reste vain. Je travaille actuellement avec un chanteur qui connait bien ce milieu, et c’est lui qui m’a permis de jouer là bas. Ensuite, bien-sûr, le patron a validé, il a été très gentil et il a beaucoup aimé le concert. Ça s’est très bien passé.

Je pense que visuellement c’est aussi très beau de voir un groupe dans ce lieu. Une scène un peu écrasée par un plafond, avec un tour légèrement arrondi, doré, un peu comme un ancien cabaret.. Oui, c’est un lieu assez beau, avec des cocktails qui n’existent nulle part ailleurs !

Est-ce qu’il y a d’autres endroits où tu as joué, qui ont été particulièrement marquants pour toi?

Des centaines ! En fait, je n’ai pas fait des centaines de concerts avec mon projet, mais j’ai fait des milliers de concerts avec les projets des autres… De quel lieu j’aurais envie de te parler ?

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Fiodor Dream Dog (partie 1)


Ce mois-ci, on est obsédés par les mélodies de Fiodor Dream Dog, petites molécules mélancoliques appuyant tranquillou sur le bouton DANSE de ton cerveau.

Tu es avant tout batteuse, est-ce que tu abordes la composition par l’angle de la batterie ?

Il se trouve que je l’aborde par l’angle inverse. A part un morceau qui figure sur le nouvel album, aucun n’a été composé par le biais de la batterie. La batterie est en général ce qui vient en dernier, et j’ai l’impression que, même si c’est mon instrument, celui que je maîtrise le mieux (de loin), j’ai vraiment besoin de l’harmonie. Je compose avec une guitare, dont je joue moins bien, mais qui m’emmène là où la batterie, sûrement, ne m’emmène pas. En tout cas, le jour où je voudrai enregistrer un disque de batterie solo, je le ferai.

FIODOR11_DH« Là où, sûrement, la batterie ne m’emmène pas »

Tu dis qu’il y a un seul titre qui n’a pas été abordé par ce biais : lequel ?

« Dog Barks », le deuxième titre de l’album. Un jour, j’ai joué cette rythmique pendant une balance, et je l’ai enregistrée. J’aimais bien cette rythmique.

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Fiodor Dream Dog présente ‘Second Of Joy’


Fiodor Dream Dog Second Of Joy

Il arrive qu’on s’approche du monde douteux qui nous entourait, et qu’on découvre que les pixels qui le composent sont en réalité faits de citrons, de Rubik’s cubes, et de visages qu’on a aimés, il y a longtemps. Pas de panique, vous êtes simplement en train d’écouter Second Of Joy, le deuxième album de Fiodor Dream Dog.

On a demandé à la créature qui l’a composé de nous raconter quelque chose sur chacune des chansons qui composent ce fantastique disque, que vous seriez bien avisés d’acheter en vinyle chez Les Boutiques Sonores.

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