chronique



BEACH HOUSE / Devotion (2008)


Beach House Devotion1

Je ne sais pas tellement pourquoi j’aime Beach House. C’est comme si quelqu’un avait trouvé un « décalage » intéressant sur la musique hawaïenne, et avait réalisé ce concept à la perfection. Je sais que ce n’est pas censé être ça, mais ça sonne vraiment comme une version cool de la musique hawaïenne. C’est extrêmement bien fait. Les mélodies sont belles. Il y a beaucoup d’ambiguïté dans la musique.

» La suite !



NEON INDIAN / Psychic Chasms


neon indian - psychic chasms

À quoi ressemblaient les années 1980 ? À quelque comme ça… mais pas tout à fait ! C’est ce à quoi les eighties aurait du ressembler ! Si un génie musical Marty McFly de 2009 était monté dans une Delorean et avait remonté le temps pour faire de la musique sur d’authentiques synthétiseurs, c’est ce qu’il aurait produit ! Psychic Chasms commence avec une palette de sons basique que l’on pourrait dater des années 80, qui sont judicieusement mixés avec des éléments plus modernes pour créer un album « super-eighties » – un album plus années 80 que les années 80 ! Il y a plein de morceaux courts, de petites expérimentations, de brèves pièces d’humeur – entremêlés avec des morceaux gorgés de vrai bon synthé comme « (If I Knew, I’d Tell You) » et « Should Have Taken Acid With You ». L’album ressemble à un zapping audio, comme si quelqu’un s’évertuait à trouver le parfait exemple de nostalgie version années 80 à la radio sans jamais être satisfait. Un album cool. Longue vie à Retour Vers Le Futur !

par Jim Sheppard

» La suite !



TICKLEY FEATHER / Hors d’Œuvres (2009)


tickley feather - hors d'oeuvres

Ceux qui, comme moi, s’attendaient à une collection de chansons françaises ont été bien déçus de prime abord. Pourtant, après quelques écoutes, on est rapidement conquis par le charme lo-fi de Hors d’OEuvres. Tickley Feather, aka Annie Sachs, a créé un ensemble de chansons qui ne sont en fait pas des chansons, mais des expérimentations sonores. Les paroles sont le plus souvent incompréhensibles, ce qui peut d’abord déranger, avant qu’on ne se rende compte qu’elles ne comptent pas vraiment : c’est la manière dont elle chante, le son abstrait de sa voix, et, par-dessus tout, la manière dont elle se mélange avec la texture instrumentale, tout aussi floue, faite de synthé analogique et de casio-tones, qui lui confère un son unique. En y ajoutant quelques éléments orientaux, notamment les cloches, l’ensemble « orchestral » prend une tournure extrêmement satisfaisante et distille un contentement un peu vague. C’est la bande-son idéale quand on ne veut pas penser, laisser son esprit vagabonder d’un endroit à un autre, quand on veut être inspiré.

par Jim Sheppard

» La suite !



THE BEACH BOYS / « The Warmth Of The Sun » (1964)


the beach boys - the wamrth of the sun

Quand les gens parlent des Beach Boys, c’est toujours « God Only Knows » qui est citée. Souvent les gens disent que c’est la meilleur chanson d’amour de tous les temps — je crois que Frank Sinatra a dit ça. En ce qui me concerne, je trouve que les paroles sont un peu… faibles. C’est une bonne chanson, mais je ne pense pas que ça arrive à la cheville de « The Warmth Of The Sun ». Personne ne connaît cette chanson. D’ailleurs c’est peut-être une raison pour laquelle je l’aime autant. Elle a été écrite le jour où Kennedy a été assassiné… Encore une fois, c’est une chanson écrite sur le mode majeur mais qui contient énormément de tristesse. Et c’est une très, très belle chanson. J’ai découvert ce titre grâce à un documentaire sur les Beach Boys qui passait un jour à la télé, dans lequel ils parlaient de « The Warmth Of The Sun ». Ce qu’il y a d’intéressant dans ce morceau, c’est la progression harmonique. La séquence habituelle est : Do, La mineur, Fa, Sol. Les Beach Boys ajoutent un accord supplémentaire — peut-être un Do bémol, je ne sais plus — et la façon dont ils amènent ça est superbe. C’est toujours important en musique de surprendre ses auditeurs. J’ai dû voir ce documentaire quand j’avais dix ou quinze ans. À l’époque, tu ne pouvais trouvait pas cette chanson dans le commerce. Elle devait être sur une obscure collection de singles qui était introuvable, ou quelque chose comme ça. Donc j’ai peut-être vécu vingt ans sans la réentendre, jusqu’à ce qu’un jour je la retrouve chez un ami. Et je me suis dit : c’est vraiment, vraiment bon ! C’est Brian Wilson qui chante ce titre. Il a une voix tellement naïve, tellement vulnérable… J’ai toujours pensé qu’il était l’antithèse de John Lennon. Lennon est dur, il n’est pas sentimental, tandis que Brian Wilson est faible… Presque trop faible pour vivre dans notre monde ! Il se plaint constamment d’avoir tant de problèmes avec le monde — simplement parce qu’il n’est pas apte à y vivre.

par Jim Sheppard

» La suite !



TELEPATHE / « Chrome’s On It » (2008)


telepathe - chrome's on it

J’aime bien Telepathe. Pas forcément tous leurs morceaux, mais j’aime spécialement « Chrome’s On It ». Ça doit être dans ma « try-to-be-cool playlist », mais c’est peut-être has been ! En tout cas je trouve que c’est vraiment stimulant. Je trouve que ça sonne extrêmement moderne, vraiment nouveau. C’est de la pop complètement inhabituelle, qui ne repose sur aucun des principes traditionnels — notamment en termes de structure. En théorie, ça ne devrait pas du tout fonctionner. Ça devrait être un bordel intégral. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais ça fonctionne super bien ! C’est sans doute grâce à cette intro « oh-oh ! oh, oh, oh-oh ! », suivie de la section principale, qui est basée sur la répétition. Très minimaliste. Parmi les choses que j’ai découvertes récemment, c’est un groupe qui m’a paru spécialement intéressant.

par Jim Sheppard

» La suite !



WESLEY WILLIS / « The Rolling Stones » (1996)


wesley willis - the rolling stones

Certains compositeurs accouchent de la musique pour “exorciser leurs démons” et c’est littéralement le cas avec Wesley Willis, atteint de schizophrénie, qui pensait être possédé par un démon. En dépit d’une histoire troublante, la musique de Wesley Willis s’inscrit à l’opposé – elle est légère, hilarante, souvent obscène et toujours vraiment unique. J’ai choisi la chanson « The Rolling Stones » sortie sur Rock’n’Roll Will Never Die, parce qu’il réussit à prendre quelque chose connu de tous (un groupe de rock internationalement connu), à le tordre dans tous les sens et ensuite à l’imaginer à sa sauce. La musique reprend des mouvements préprogrammés créés sur un clavier Casio bas de gamme. Malgré le côté rudimentaire de la technologie employée, les évolutions d’accords qu’il utilise sont très intéressantes, et conjugués à des paroles sans pareil, cela crée un effet dans l’ensemble bluffant.

par Jim Sheppard

» La suite !



THE XX / The XX (2009)


thexx

C’est peut-être la découverte la plus intéressante de l’année. The XX est un chef-d’œuvre d’electro-pop minimaliste. La première fois que l’on écoute l’album, on est frappé par l’espace : tout est épuré, il n’y a aucun excès – juste une voix, une guitare, un drum-kit et, si vous êtes chanceux, une discrète ligne de synthé. Le sentiment minimaliste conjugué au jeu entre la voix masculine et féminine fait penser à The Kills, façon « The Kills décontracté », « The Kills sous Prozac » ou « The Kills à 3h du matin ». En fait, l’album a presque été entièrement enregistré en une nuit dans un garage du sud de Londres et cela semble d’une certaine façon avoir été capté sur le disque. » La suite !

</